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11 octobre 2010 1 11 /10 /octobre /2010 18:50

  Au cours d’un entretien, accordé par votre journal, le maire de Bonou, ISIDORE ZINSOU, a vertement déploré la précarité dans laquelle végètent les communes de la vallée de l’Ouémé. Loin de verser dans une diatribe, il a fait de façon sommaire le procès des différents régimes qui se sont succédés à la tête de notre pays le BENIN depuis 1960 à nos jours avant d’en appeler à la vigilance des populations, des cadres et leaders politiques de l’Ouémé notamment face aux échéances électorales de 2011.

ECHOS DE LA VALLEE : Monsieur le maire, après un demi siècle d’indépendance du Bénin, quel regard portez-vous sur l’état de notre pays surtout sur la commune de BONOU que vous dirigez depuis déjà plus de deux ans?

ISIDORE ZINSOU: 50 ans d’indépendance sur le plan national et notamment à BONOU, la commune que j’ai le plaisir de diriger depuis plus de 2 ans déjà, 50 ans d’indépendance à BONOU, c’est un besoin de 35 modules de salles de classes, c’est-à-dire qu’après 50 ans, nous avons aujourd’hui 4000 élèves et écoliers qui continuent de s’asseoir à même le sol ou sur des bambous, sous des toits en paille, 4.000 élèves et écoliers qui n’ont pas donc de salles de classes pour s’abriter et recevoir de la connaissance. 50 ans d’indépendance à BONOU c’est également des élèves de collège, par exemple des classes de terminales D et A, qui n’ont pas de professeurs de Maths, de S.V.T. et d’Anglais et eux  tous vont au baccalauréat pour compétir au même titre que  les élèves qui ont des professeurs dans toutes ces matières. 50 ans d’indépendance à BONOU, c’est également qu’il y a un infirmier pour 8.000 habitants, une sage-femme pour 5.000 femmes en âge de procréer, à peine  un centre de santé par arrondissement  avec des aides-soignants qui ne peuvent pas accoucher dans des conditions sanitaires normales, 1 médecin pour 60.000 habitants, 50 ans d’indépendance à BONOU, c’est le manque des voix de communications, de centre de loisirs, l’inexistence d’Internet, cet outil aujourd’hui indispensable à tous points de vue. Voilà ce que c’est que 50 ans d’indépendance à BONOU. En résumé 50 ans d’indépendance à BONOU c’est des besoins dans tous les secteurs d’activités.

Quelles sont les solutions idoines selon vous pour améliorer ce tableau déjà trop lugubre ?

Les solutions, c’est qu’il faut repenser la décentralisation, il faut repenser ce processus de décentralisation, de déconcentration où aujourd’hui on dit que les communes sont autonomes, qu’elles ont un budget autonome et doivent donc se développer sur la base des ressources propres, en dehors du fonds d’appui au développement des communes (FADEC) qui est un geste symbolique  de l’Etat central. Il faut repenser la décentralisation et je pense qu’une commune comme BONOU où il n’y a pas de matières imposables, où on ne peut pas financer le développement ni faire face aux dépenses de souveraineté, c’est-à-dire payer les salaires, les indemnités etc., Qu’est ce qu’il faut faire de ces communes là ? Il faudrait que l’Etat central vienne en aide, en appui de façon constante et ne pas les mettre au même niveau que les communes, comme Sémè-Kpodji, Djougou, Parakou, Kandi, Banikoara, Malanville. Les communes comme BONOU, Adjohoun, Aguégués et Dangbo, c’est des communes qui ont besoin que l’Etat s’y intéresse de façon plus accentuée. Voilà ce que moi je vois comme perspectives sinon ça va être très dur à l’avenir.

Que dites-vous sur la question de la valorisation de la vallée de l’Ouémé?

D’abord la RN4, voilà depuis cinq ans que les travaux ont démarré et ne sont jamais terminés. Ensuite dans le domaine de l’agriculture, on parle de la mécanisation agricole, de la valorisation de la vallée où 3.000 jeunes seront recrutés, je ne sais pas combien en réalité sont pris. Je sais qu’à BONOU, c’est à peine une quinzaine de gens qui ont pu bénéficier de quelques crédits dans ce domaine. Pas de machines agricoles. Et le  problème,  ce n’est pas seulement propre au gouvernement de YAYI  BONI, tous les gouvernements précédents ont fait de même. C’est pourquoi, je crois que les fils et filles de la vallée ont intérêt à être vigilants et éveillés. Nous devons utiliser nos énergies de manière à nous faire respecter. 50 ans d’indépendance c’est plus que jamais un moment de grande réflexion pour  les Wémènous surtout face aux prochaines échéances électorales. Nous devons adopter des comportements conséquents afin de nous imposer sur l’échiquier politique national.

D’aucuns allèguent que le développement de la vallée est pénalisé parce que les populations de l’Ouémé ont toujours été favorables à l’opposition. Qu’en dites-vous ?     

Est ce qu’on peut dire que les 100% des populations de l’Ouémé sont dans l’opposition. A supposer même qu’il y ait des gens qui soient dans l’opposition encore que c’est une chose normale; je pense que les gens ont des raisons d’être dans l’opposition, c’est le fonctionnement normal d’une démocratie vivante, d’une démocratie qui se respecte. Je pense que ce n’est pas là un argument de poids. C’est tout simplement à mon avis un manque de volonté de tous les régimes qui sont passés, ce n’est pas spécifique au régime de YAYI BONI. Il y a un mépris à l’égard de la vallée de l’Ouémé, un mépris à l’égard des Wémènous. Les gens n’aiment pas les Wémènous. Ils ne nous aiment pas. Ils essaient de venir distraire nos populations analphabètes pendant la campagne, donner l’impression qu’ils nous aiment, qu’ils ont de l’amour pour les Wémènous ; c’est faux, ils n’ont pas de l’amour pour les Wémènou.  Et c’est tous les régimes de l’indépendance jusqu’à nos jours.  C’est pourquoi je pense que les Wémènous doivent fondamentalement réfléchir à ça et cesser d’être les griots des gens qui ne nous aiment pas .Nous devons être très sereins, très lucides surtout dans le cadre des élections présidentielles qui pointent à l’horizon ; être très vigilant parce que les gens nous ont tout le temps montré qu’ils ne nous aiment pas.

Quel choix envisagez-vous pour l’Ouémé en 2011 ?

C’est ça que j’ai dit. Les populations de l’Ouémé doivent faire un choix très rigoureux, responsable avec beaucoup de sérénité. C’est vrai qu’il y a des pôles qui se dessinent, je pense que nous avons le temps de voir tout ça, le temps d’envisager tout ça dans la lucidité. Il ne sert à rien de se précipiter surtout que les gens nous ont distraits jusque-là. Pour ce qui me concerne, pour l’instant, nous sommes en train de réfléchir, de voir tout ça. Nous sommes en train d’observer la classe politique, les potentiels candidats aux élections présidentielles, de les regarder et en son temps nous allons faire la synthèse.

Que pouvez-vous dire pour conclure cet entretien?

Je voudrais demander aux populations de BONOU de nous faire confiance ; ça fait à peine moins de trois ans que nous sommes à la tête de la commune et je pense qu’aujourd’hui quand on fait le bilan à BONOU, on a des raisons d’être content, de nous réjouir de ce que nous sommes venus il y a trois ans, mais voilà les réalisations dans tous les domaines, tous les secteurs d’activités. Voilà ce que je peux dire par rapport à là où nous en sommes aujourd’hui.

Je vous remercie !

Propos recueillis par René KPANOUKPE

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