Investitures de Gbagbo et de Ouattara : Deux présidents pour la Côte d’Ivoire

A l’issu de l’élection présidentielle d’octobre dernier, la Côte d’Ivoire d’Houphouët Boigny enregistre deux présidents investis dans la même journée du samedi 4 décembre 2010.

Par Joachim Bogan

C’est la confusion totale qui règne à Abidjan actuellement. Cette confusion est entretenue par la Commission électorale indépendante et le Conseil Constitutionnel, car les Ivoiriens ne comprennent pas qu’après 72 heures que le scrutin a été clôturé et que le président de la CEI (Commission électorale indépendante) déclare élu avec 54.6% des voix, le candidat Alassane Ouattara, que le président du Conseil Constitutionnel, Paul Yao N’dré, décide, après annulation de plus de 600.000 suffrages exprimés en faveur de Ouattara, le candidat Laurent Gbagbo élu cette fois-ci, avec 51.1%. Pour les ivoiriens c’est un rebondissement spectaculaire dans la proclamation des résultats, d’autant plus que le président du Conseil constitutionnel, proche de Laurent Gbagbo, a fait un choix délibéré ; il aurait user de son pouvoir trop écrasant que la Constitution lui donne pour faire des courbes sombres dans les résultats obtenus par le candidat gagnant. C’est donc avec la caution légale du président Paul N’dré que Laurent Gbagbo qui ne digère pas qu’après avoir dansé du zouglou devant les populations pendant des campagnes électorales, à Yopougon, à Abidjan et dans les régions de Yamoussokro, il ne puisse pas remporter l’élection fatidique dans l’histoire de la Côte d’Ivoire, pour laquelle il était pourtant le favori, sur la base des sondages et des rumeurs concoctées dans tout le pays. Ainsi sans trop attendre, il organise dans une salle trop exiguë http://www.blogg.org/blog-47264-billet-editorial___democratie_de_poubelle_procent-1277367.html, la cérémonie d’investiture qui le consacre, président élu de la Côte d’Ivoire pour un nouveau mandat de 5 ans. Gbagbo n’a pas voulu prêter serment devant ses paires de la sous-région et devant la communauté internationale qui a des dents dures contre lui à cause du flou qui entoure sa réélection. Investi président devant ses amis et les ambassadeurs de l’Afrique-du-sud et du Liban, il s’est empressé de recevoir le grand collier de la main du grand chancelier Youssou Koné, après la décision lu par le président du Conseil Constitutionnel, ignorant les réactions de Nicolas Sarkozy,de Barack Obama, de Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'ONU, de Goodluck Jonathan, au nom de la Cédeao, et de Catherine Ashton pour l'Union européenne.

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